Les établissements médico-sociaux, comme les EHPAD ou les structures spécialisées, sont particulièrement exposés à la pénurie de médicaments. Ils accueillent au quotidien des patients souvent polymédiqués, dont la stabilité thérapeutique repose sur un accès fiable et régulier aux traitements.

Pourtant, en 2023, plus de 50 % des médicaments jugés essentiels par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) ont connu des tensions ou des ruptures d’approvisionnement.

Cette situation entraîne plusieurs risques concrets :

• Augmentation des erreurs médicamenteuses, liée aux ajustements de dernière minute.

• Charge de travail accrue pour les soignants, obligés de revoir sans cesse les prescriptions et les plans de soins.

• Stress des équipes, contraints de trouver rapidement des solutions de remplacement.

• Risque pour les patients, qui peuvent subir des interruptions ou des variations non optimales de traitement, compromettant leur équilibre thérapeutique.

Au final, la pénurie impacte tout le circuit de soins, en créant de l’instabilité, de l’incertitude et du risque.

Face à cette réalité, la PDA ne prétend pas éliminer la pénurie des médicaments, mais elle propose des réponses concrètes pour en limiter les conséquences.

Structurer le circuit du médicament, c’est d’abord anticiper les besoins. Grâce à une préparation rigoureuse et à une gestion centralisée des traitements, les établissements peuvent suivre en temps réel leurs stocks et éviter le gaspillage. Chaque dose est préparée avec précision, limitant les risques de surconsommation et permettant une meilleure allocation des ressources, même en cas de tension.

La traçabilité est également renforcée.
Avec la PDA, chaque médicament est scanné, sécurisé et tracé à chaque étape, depuis la pharmacie jusqu’à la bouche du patient. En période de rupture, où les changements de prescription peuvent être fréquents, cette traçabilité garantit un suivi fiable, sans omission ni erreur de dosage.

Enfin, la PDA offre un gain de temps majeur aux équipes soignantes. En externalisant la préparation des traitements auprès de pharmacies équipées en PDA, les soignants peuvent se concentrer sur l’essentiel : les soins directs aux patients, tout en étant libérés des tâches logistiques chronophages.

La pénurie de médicaments n’est pas un phénomène isolé ou passager.
Elle est désormais considérée comme un enjeu structurel de santé publique, reconnu dans la feuille de route gouvernementale 2024-2027.

Parmi les grandes orientations fixées :

• Mieux encadrer la gestion des stocks dans les établissements et pharmacies.

• Renforcer la capacité d’anticipation face aux ruptures.

• Favoriser l’adaptation de la dispensation en fonction des besoins réels, au plus près des patients.

La PDA s’inscrit pleinement dans cette dynamique :

• Elle permet d’optimiser l’usage des traitements disponibles.
• Elle réduit les gaspillages et sécurise chaque étape du parcours médicamenteux.
• Elle facilite l’adaptation rapide des plans de traitement, en toute sécurité, même en cas de tension.

Dans ce contexte, il devient essentiel d’encourager et de soutenir le déploiement de la PDA dans les établissements médico-sociaux comme dans les officines.

Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si la PDA est pertinente, mais comment accélérer sa généralisation.

Dans un contexte où chaque médicament compte et où chaque erreur doit être évitée, la sécurisation du circuit du médicament devient une priorité absolue.

La PDA offre une solution concrète, pragmatique et efficace pour :

• Optimiser la gestion des médicaments disponibles,

• Réduire les risques d’erreurs médicamenteuses,

• Améliorer le quotidien des soignants et renforcer la qualité des soins apportés aux patients.

Face aux pénuries des médicaments, elle apparaît comme un allié indispensable pour construire un système de soins plus robuste, plus sécurisé et plus humain.